Comme je ne sais pas s'il est permis de causer ici de politique, on va dire que oui, et je commence dans le grandiose avec la publication de larges extraits du célèbre Manifeste du Parti Anarcho-capitaliste écrit par N. I. Vindieu dans un accès de démence un beau soir de décembre où plein d'étoiles reluisaient dans le ciel qu'arpentaient des nuages noirs de sereine menace... Mais cessons de préambuler, et citons :
Anarcho-capitalistes, anarcho-capitalistes !
C’est à vous, les sénateurs des banlieues, les non francophones et verlamphiles de l’Académie Françoise, les charcutier-traiteurs noirs spécialisés dans la viande blanche, et les charcutiers blancs qui pratiquent au noir la traite des noirs comme des blanches, c’est à vous, les amnistiés de la bastille militant pour le rétablissement de la peine de mort, les athées anti-cléricaux à qui Dieu a révélé qu’Il n’existait pas, les écologistes purs et durs qui tondent malgré tout leur pelouse, c’est à vous que je m’adresse aujourd’hui.
Vous, les oubliés de l’Histoire.
Vous, qui ne suivez pas le fil de mon histoire.
Vous, qui n’oubliez jamais de chercher des histoires.
Il est temps de se lever !
Brisons nos chaînes en sucre d’orge, gorgeons la Seine sans lucre et, Sion, dans l’orgie de la scission saine, s’insurgera du lucratif schisme. Ouvrons les portes des maisons à nos frères manchots, qu’il se nomme Roland ou Davis, tendons la main à nos frères cul-de-jatte qui auraient pourtant tant aimé participer au tour de France cyclique s’ils n’avaient pas été éliminés au contrôle anti-dopage. Le grand matin est arrivé.
Vous tous, mes frères chômeurs qui vous levez chaque matin à l’aurore pour suivre les résultats du tiercé sur France Télévision, et qui épargnez consciencieusement sur votre compte en banque Suisse l’essentiel de vos indemnités dans le but honorable de vous payer plus tard une retraite bien méritée sur la Côte d’Azur, à Marseille, la villa Séleucos, troisième allée à droite après la décharge privée de Sainte-Thérèse à gauche des usines Kiri, levez-vous et marchez, sans plus craindre la croix.
Le grand matin est arrivé. Beaucoup d’encre coulera dans les rues, pendant que le sang séchera en colonnes dans les ateliers d’impression des plus grands quotidiens du dimanche. Tous ensemble, nous n’aurons qu’à ne pas fermer le poing pour saisir ce pouvoir qui nous appartient déjà. Le grand matin est arrivé.
Anarcho-capitalistes de tous les pays, unissez-vous !
C’est l’impériale populaire…
« Debout, les pourris de la Terre
Debout, débris du genre humain,
Videz votre choppe de bière,
On est la veille de demain.
C’est l’impériale populaire…
« Debout, les anti-militaires,
Debout, les anti-assassins,
Venez rejoindre notre guerre,
Venez combattre de vos mains.
C’est l’impériale populaire…
« Debout, les fils, debout, les pères,
Debout, cocus, debout, catins,
Il faut prévenir la bergère
Qu’il risque de pleuvoir demain.
C’est l’impériale populaire…
« Debout, vous qui louez Hitler,
Debout, vous qui aimez Jospin,
Allez vous venger des misères
Que vous ont fait tous ces vilains.
C’est l’impériale populaire…
« Debout, les morts du cimetière,
Debout, prisonniers du Kremlin,
Voici venue l’heure dernière,
Voici venu le grand matin. »
C’était l’impériale populaire…
Anarcho-capitalistes de tous les pays, la voix rauque ravagée par la nicotine et la démarche hésitante du fait du Cognac Fine Napoléon, entamons sans tarder ce doux chant qui bercera nos marches militaires lorsque, arpentant vainqueurs et presque glorieux les rues populacières de la capitale, nous ferons trembler les grands comme les petits.
Car comme disait l’autre, il faut un juste milieu. Or n’est-il pas juste que nous sommes issus du milieu ?
Anarcho-capitalistes, mes amis, mes frères, mes amantes, mes sœurs, mes neveux, mes beaux-parents, mes cousins au degré d’alcoolémie d’une liqueur de prune macérée à fond de cave pendant dix-huit mois par une température extérieure moyenne de onze degrés centigrades et une pression plus ou moins équivalente à ce qu’elle a été, en vérité je vous le dis, le grand matin est arrivé.
Et lorsque midi sonnera à la pendule d’argent qui ronronne au salon, qui dit oui, qui dit non, qui dit je vous attend, alors nous aurons grimpé à la tête de l’Etat pareils à une colonie démultipliée de poux baveux et repoussants, ou bien nous ne serons plus, rayez la mention inutile en temps guère plus utiles.
Telle est la loi.
Anarcho-capitalistes de tous les pays, unissez-vous.
Pour l’Enfer et pour bien pire.
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C’était le Manifeste du Parti Anarcho-capitaliste. Merci de votre attention. Bonsoir.
Politiquement vôtre
Divitiac, qui ressort ses délires de l'année dernière et est ouvert à toute critique ou suggestion ou avis ou tomate pourrie... heu non en fait, évitez les tomates...